Baromètre 2025 : un regard à 360 ° sur l’emploi des personnes en situation de handicap

Chaque année, l’Agefiph et l’Ifop publient un baromètre dont l’objectif est de décrypter les représentations — auprès du grand public, des salariés, des employeurs et des personnes en situation de handicap — de l’emploi des personnes en situation de handicap.

Cette 8ᵉ édition paraît en septembre 2025, dans un contexte marqué par les retombées des Jeux Paralympiques de Paris 2024 et la désignation de la santé mentale comme « Grande cause nationale » pour 2025.

Les enseignements majeurs à retenir :

• Une perception persistante de la difficulté : 76 % des Français estiment qu’il est difficile d’embaucher une personne en situation de handicap.
  Chez les personnes en situation de handicap elles-mêmes, ce sentiment est encore plus fort (73 %).
• Le handicap reste majoritairement pensé sous le prisme physique et visible : l’image dominante demeure celle du fauteuil roulant, alors même que les handicaps « invisibles » représentent environ 80 % des situations.
• L’expérience directe fait la différence : lorsqu’une entreprise a déjà un salarié en situation de handicap, ou un référent handicap, ou a recours à un soutien spécialisé, la propension à vouloir recruter augmente fortement (jusqu’à 91 % quand un référent est désigné).
• Les TPE sont un point de vigilance : dans les structures de moins de 10 salariés, seulement 27 % des dirigeants estiment que l’embauche d’une personne en situation de handicap est « facile », contre ~42 % pour les entreprises de plus de 20 salariés.
• Inégalités selon la nature du handicap : par exemple, le handicap auditif est perçu comme « plus facile à intégrer » (~42 % des dirigeants) alors que le handicap psychique est beaucoup moins « accepté », avec seulement ~16 % de dirigeants estimant que son intégration est facile.
• La santé mentale monte dans les préoccupations : elle est désormais inscrite comme grande cause nationale. Les entreprises commencent à déployer des actions (bien-être, écoute, formation) avec des taux croissants selon la taille.

Pourquoi cela importe pour MEF68 ?

Pour un organisme comme MEF68, ce baromètre apporte plusieurs pistes d’action :

• Sensibiliser sur la réalité des handicaps invisibles
  L’image encore très matérielle du handicap (bâtiment, fauteuil) masque de nombreuses situations (troubles psychiques, maladies chroniques, déficiences invisibles…). Informer et former permet de lever ce verrou.
• Accompagner davantage les petites structures
  Le tissu économique local est majoritairement fait de TPE/PME ; or ce sont les structures où l’on perçoit le plus de freins.
• Valoriser l’expérience positive et le « faire »
  Le baromètre montre que l’expérience concrète d’intégration change les regards. Favoriser les témoignages d’entreprises locales qui ont déjà recruté, les retours d’expérience, les visites d’entreprises peuvent démystifier l’embauche.
• Agir sur la santé mentale comme levier d’inclusion
  L’intégration des personnes en situation de handicap psychique reste un chantier. 

En conclusion

L’édition 2025 du baromètre Agefiph-Ifop rappelle un paradoxe : jamais le handicap n’a été autant visible dans l’espace public, jamais l’enthousiasme collectif n’a été aussi grand (à travers les Jeux Paralympiques), et pourtant les représentations professionnelles restent marquées par la perception d’un frein majeur à l’embauche.
Le changement durable ne passe pas seulement par des événements, mais par la rencontre quotidienne, l’expérience concrète, et des dispositifs d’accompagnement adaptés.
➡ Vous pouvez consulter l’intégralité du baromètre ici : « La perception de l’emploi des personnes en situation de handicap – 8ᵉ édition »